Boujailles

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Boujailles
Boujailles
L'église Saint-Maurice.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Pontarlier
Intercommunalité Communauté de communes du Plateau de Frasne et du Val du Drugeon
Maire
Mandat
Fabrice Picard
2020-2026
Code postal 25560
Code commune 25079
Démographie
Gentilé Boujaillons, Boujaillonnes[1]
Population
municipale
452 hab. (2021 en augmentation de 8,92 % par rapport à 2015)
Densité 16 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 53′ 19″ nord, 6° 04′ 52″ est
Altitude Min. 780 m
Max. 901 m
Superficie 28,22 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Pontarlier
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Frasne
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Boujailles

Boujailles est une commune française située dans le département du Doubs, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté.

Ses habitants sont nommés les Boujaillons et Boujaillonnes.

Géographie[modifier | modifier le code]

Boujailles est située sur la zone des plateaux du Jura dont l'altitude est de 800/900 mètres. Le sol est constitué de terrains calcaires érodés et formant par endroits des dolines. Néanmoins, le territoire de cette commune comprend une vaste étendue de terrains cultivables, de faible déclivité, ainsi que de pâturages. Le village est implanté au cœur d'une cuvette, laquelle est entourée de forêts de conifères, dont la forêt de la Joux, une très belle sapinière.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat semi-continental et le climat de montagne et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 mm/an), des hivers rigoureux et un ensoleillement médiocre[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 593 mm, avec 13,7 jours de précipitations en janvier et 10,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Coulans », sur la commune d'Éternoz à 14 km à vol d'oiseau[4], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 259,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,9 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Boujailles est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pontarlier, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 56 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (60,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (35,3 %), zones agricoles hétérogènes (31,5 %), prairies (29,4 %), zones urbanisées (2,1 %), zones humides intérieures (1,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Borgalia en 862 ; Bugalle en 1237 ; Bougaillie en 1266 ; Boujailles en 1311 ; Bougaylle en 1314 ; Boujaille en 1332 ; Boujailles depuis 1584[15].

Histoire[modifier | modifier le code]

La première mention du village se trouve dans le récit du voyage qu'avaient fait des envoyés de Charles-le-Chauve à Rome en 862 pour en rapporter les reliques de Saint Urbain et de Saint Tiburce. Sur le chemin du retour, ils passèrent par le monastère d'Agaune, par Lausanne, Orbe et Pontarlier pour arriver ensuite à « Boujeailles, in villam cui Botgallia nomen est » ; là, suivant la chronique des Bollandistes, un habitant souffrant d'épilepsie a été guéri après avoir touché le cercueil renfermant les reliques[16].

Boujailles relevait de la seigneurie de Chalamont[16] et ses origines remontent au IXe siècle. Dès cette époque, ce village a bénéficié de sa position sur la voie reliant les monastères de Saint-Bénigne à Dijon à Saint Maurice d'Agaune en Valais.

À partir du XIIIe siècle, un axe médiéval reliant Salins à la Suisse permettait d'acheminer vers l'Italie les produits provenant des foires de Champagne (épices, soie, coton, articles de luxe) ainsi que le sel de Salins.

La justice de la seigneurie de Chalamont était rendue à Boujailles, d'ailleurs c'était là que se trouvait le signe patibulaire, c'était là aussi que se trouvaient des halles dont la gabelle augmentait les revenus du seigneur. En 1261, un acte de la maison de Chalon-Arlay traitait de la reconnaissance de la tenue du fief par Adeline, fille de Hugon de Chalamont et de Vuillat de Chalamont. Quelques années plus tard, c'était au tour d'Henry de Joux et de Guillauma, son épouse, de rendre hommage à la comtesse Laure pour plusieurs localités dont celle de Boujailles[16].

À Boujailles, le passage de Chalamont servait de péage entre Salins et Pontarlier. Cette situation favorisa le développement du village, notamment par la création d'hospices-relais.

Sur le lieu même du péage, le château de Chalamont fut érigé au XIIIe siècle, par la maison de Chalon, vaillante défenderesse de la Comté. Jean de Chalon-Arlay, résistant aux tentatives de soumission des barons comtois de la part du duc de Bourgogne Philippe-le-Hardi, y fut enfermé en 1392.

À l'exception du passage de Chalamont, aucune autre trace ne subsiste, dans la commune, de cette époque médiévale.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Boujailles Blason
De sinople à la bande d'argent.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1995 2008 Rolande Dussouillez    
mars 2008 2020 Gérard Paulin DVD Retraité
mai 2020 En cours Fabrice Picard [17] DVD Artisan
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

Les habitants sont nommés les Boujaillons et les habitantes les Boujaillonnes[1].

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[19].

En 2021, la commune comptait 452 habitants[Note 4], en augmentation de 8,92 % par rapport à 2015 (Doubs : +1,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
8458339659501 0601 0421 0591 015935
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
863848816824860795745767739
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
612605596522542554610540563
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
473431368413354371415412422
2021 - - - - - - - -
452--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La chapelle Notre-Dame des Champs.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Sœur Marie-Aloysia Juillerat dite « la sœur de Boujailles », née Suzanne Juillerat, le 16 janvier 1909 près du Locle (Suisse), s'est éteinte le 22 mars 2015 à l'âge de 106 ans, après 89 années de vie religieuse.

Pendant plus d'un demi-siècle, Sœur Marie-Aloysia a guéri de nombreuses personnes qui affluaient de tout l'Est de la France et bien au-delà.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Doubs 25 », sur habitants.fr.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Boujailles et Éternoz », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Coulans », sur la commune d'Éternoz - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Coulans », sur la commune d'Éternoz - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 1, Besançon, Cêtre, .
  16. a b et c Recherches historiques sur la ville et l'arrondissement de Pontarlier
  17. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  22. « Chapelle Notre-Dame-des-Champs », notice no IA00014013, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Ignace Joseph Bourgon, Recherches historiques sur la ville et l'arrondissement de Pontarlier, 1841, p. 355 à 356 books.google.fr

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]